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Le 29 octobre 2013

CONSEILS A UN ACQUEREUR

Dans la perspective d’une acquisition d’officine, la prise en compte du stock des marchandises est souvent marginalisée. Un éclairage sur les points suivants permettra de l’envisager sous d’autres angles

  • Quelle fiabilité accorder aux inventaires de stock des précédents exercices ?
  • Porter une valeur de stock plafond à ne pas dépasser est une bonne chose. Indiquer une valeur plancher l’est tout autant.
  • Qui du vendeur ou de l’acquéreur doit prendre en charge les coûts liés à la destruction du stock de matières premières indésirables, généreusement transmis depuis plusieurs générations ?


La fiabilité des inventaires précédents

Il est important pour un Acquéreur de pouvoir compter sur des éléments fiables.
En matière de stock de marchandises à reprendre, une attention toute particulière devra être portée, lors de l’audit, par l’Acquéreur (ou le Chargé de la transaction) sur la réalité et la pertinence des données prises en comptes lors des inventaires précédents.
Portés à l’actif des derniers bilans, les stocks de marchandises peuvent, en effet, être sujet à variation au regard de deux questions fondamentales : Le stock inscrit au bilan résulte-t-il bien d’un inventaire physique ? Quelle mode de valorisation a-t-il été retenu ?

a)  Un cédant ayant fait appel à un professionnel n’aura aucune peine à présenter un registre justifiant d’un pointage physique exhaustif. Un cédant réalisant habituellement un inventaire par son système informatique devra prouver concrètement qu’un pointage physique a bel et bien été réalisé (comme l’exige, soit dit en passant, l’administration fiscale). Sachant la fluctuation, largement constaté, parfois en proportion édifiante, entre stock virtuel et
stock physique, la question n’est pas sans conséquences en terme de marge comme l’ont rappelé fort justement MM. Fils et Becker du Groupe Fiducial « Le stock de marchandises représente 10% du chiffre d’affaires et 75% des anomalies en matière de marge commerciale. C’est un aspect incontournable, même pour ceux qui utilisent l’informatique pour gérer leur stock » (cf. Le Quotidien du Pharmacien 25/01/2007)

b)  Chiffrages en prix catalogue, en prix moyens pondérés, en prix nets, en prix remisés de la norme ANIP ? selon tel ou tel mode, la valeur d’un stock s’expose à une amplitude pouvant aller jusqu’à 18% .

On le voit, ces simples considérations peuvent avoir des conséquences non négligeables sur l’aspect financier de l’appréhension d’un stock de marchandises.

Stock maxi, stock mini

Aujourd’hui, il est généralement porté dans l’acte de vente au chapitre Marchandises, une valeur de stock plafond. Rarement cette disposition, dont l’objet est de « sécuriser » l’Acquéreur, n’est accompagnée de son pendant, une mesure indiquant un stock plancher. Et pourtant !
En inventaire de cession, il nous est fréquent, Inventoristes agréés par l’ANIP, de conclure une intervention en présentant un chiffre souvent inférieur à celui attendu par … l’Acquéreur. Ce phénomène n’est en soi pas étonnant. Il résulte des effets conjugués des dispositions concernant le retrait des produits indésirables et des espérances du Vendeur placées dans la hauteur du stock virtuel informatique.
Passée la première phase de constater une économie substantielle sur l’achat du stock, l’Acquéreur se trouve très rapidement confronté à de grosses carences. Le plus souvent, ces « trous » dans le stock correspondent à des médicaments de première nécessité. Dès lors, il ne lui reste plus qu’à les recommander le plus rapidement possible à son grossiste.
Au-delà des conditions obtenues et des turbulences de trésorerie liées à ces achats précipités, l’Acquéreur est alors en droit de s’interroger sur la qualité du service rendu à la clientèle dans les semaines ou les mois précédant la cession. En zone de forte concurrence, cet aspect n’est pas anodin car la clientèle a très bien pu compléter ailleurs ses ordonnances et peut-être y avoir pris des habitudes.
Hors les perspectives d’un changement des gammes présentes ou de modifications de la politique d’achat en place, l’Acquéreur devra donc être vigilant et considérer que l’impact d’un stock plancher (surtout pour le médicament à TVA 2,10%) porté dans les actes pourra lui être bien plus favorable que l’entrevue de bonnes conditions d’achat en direct.

Qui doit supporter la charge de la destruction des matières premières périmées ?

Jusqu’à ces dernières années, les matières premières, souvent inusitées, périmées, encombrantes, parfois dangereuses, se sont transmises en toute discrétion.
Véritable mistigri, certes sans valeur mais à la présence tenace, l’ensemble de ces produits se trouve aujourd’hui exposé aux dispositions relatives à la protection de l’environnement et donc assujetti à des dispositions particulières :

  • Leur destruction doit être effectuée par des établissements spécialisés
  • Le transport de ces produits est réglementé
  • Les coûts de cette prise en charge sont à la hauteur de leur poids et de leur dangerosité.

Est-ce à l’Acquéreur de supporter cette charge ? Assurément non.
Puisque « les Pharmaciens sont responsables de la bonne élimination de leurs déchets au titre du code de l’environnement [Art. L. 541-2] », il convient que ceux-ci soient traités en amont de la cession.
Le site de l’ADEME (www.ademe.fr) propose des adresses en région.

Conclusion

Nulle volonté derrière ces quelques lignes de nous substituer aux professionnels de la transaction. Ces spécialistes connaissent parfaitement l’environnement de la pharmacie et réalisent, dans le cadre de cessions d’officines, un travail essentiel, rarement remis en cause.
Le nôtre consiste simplement, en qualité d’Inventoriste agréé par l’ANIP, fort de plusieurs décennies d’expertise de stocks en cession, à attirer l’attention sur des points sensibles et apporter un éclairage complémentaire.

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